Les Visionaries, Knights of the Magical Light, ou en français les Visionnaires, Chevaliers de la Lueur Magique, c'est une gamme de jouets créée en 1987 par Hasbro, surfant un peu sur le style d'un "Donjons & Dragons" pour l'aspect magie, et sur un peu de SF pour l'apport de véhicules futuristes, le tout réparti bien entendu entre 2 camps adverses. Des combats, des véhicules, de la magie... et des hologrammes ! Car ce qui distinguait les Visionaries d'autres gammes concurrentes, c'était l'utilisation un peu partout de petits stickers holographiques, sur les véhicules, bannières ou torses (plastrons) des personnages. Un ajout qui rendait vraiment bien et donnait un bel aspect notamment aux figurines, mais qui coûtera bien cher à Hasbro en production. Qui plus est, le dessin animé sorti dans la foulée pour promouvoir le marchandising ne rencontrera pas vraiment le succès escompté et sera stoppé au bout de 13 épisodes, malgré la présence d'un staff assez solide. Chez nous d'ailleurs, ce dessin-animé arrivera fin mars 1988 dans le Club Dorothée, alors que les jouets étaient en rayons pour le Noël précédent, mais pas exposés ou très peu (et même en 1988, on en voit peu dans les catalogues). Ca n'a évidemment pas aidé... Un Comic book aussi sera lancé, stoppé après 6 numéros seulement. Au final, Hasbro a du se rendre compte que la sauce ne prenait pas et stoppera les frais assez rapidement. Une seule vague de jouets verra le jour (une seconde était bien prévue initialement), comportant 8 personnages sous blisters et 4 véhicules en boîtes. Et c'est tout. Une petite gamme donc, qui reste pourtant très belle à collectionner. Petit retour sur les Visionaries...

Le dessin-animé

Chaque épisode débutait par cette phrase un peu mystique : "Il s'agit d'une époque où la magie a plus de pouvoirs que la science... et où seuls ceux qui contrôlent la magie... arrivent à contrôler leur destinée. C'est le temps des Visionnaires !". L'histoire se passe sur la lointaine planète Prysmos, où la civilisation qui était a son apogée va soudainement régresser jusqu'à ce qui s'apparente à un monde médiéval, suite à un phénomène cosmique ayant rendu inutilisable toute technologie. Dans ce nouveau monde, deux camps vont alors s'affronter : Les Chevaliers Fantômes (Spectral Knights) et les Lords des ténèbres (Darkling Lords). Un jour, un sorcier du nom de Merklynn fait passer des épreuves à tous ceux qui le souhaitent afin de trouver des personnes dignes de contrôler la magie. Au final, 14 vont réussir, 7 dans chacun des 2 camps. En récompenses, ils vont tous recevoir un animal totémique sur leur torses, leur permettant de se transformer en ledit animal. Certains possédant un sceptre se voient aussi attribuer une créature magique (sagesse, connaissance, peur, destruction...) qu'ils peuvent invoquer pour les aider...

Le dessin animé était produit par Marvel, Sunbow et Hasbro évidemment. L'animation avait par contre été confiée au prestigieux studio japonais TMS, sous la supervision d'Osamu Dezaki, rien que ça ! Pour rappel, Dezaki, c'est le réalisateur de Cobra, Joe 2, Rémi, Très Cher Frère, la seconde moitié de Lady Oscar, Golgo 13, et j'en passe... Bref, une pointure dans le genre, et avec le studio TMS derrière, et d'autres membres expérimentés dans l'équipe, le résultat à l'écran était de très bonne facture. Malheureusement le manque de succès de la gamme mettra un terme à ce qui aurait pu être une belle série animée.

Les jouets

Comme dit plus haut, les jouets sortis sont au final peu nombreux. Chacun des 2 camps a eu 4 personnages sous blisters et 2 véhicules en boites (un petit et un moyen/gros) :

Chaque jouet avait en plus une carte d'identité du personnage / pilote associé (comme les G.I Joe par exemple), le présentant avec sa personnalité mystique (plastron), et pour ceux ayant une bannière, son totem magique, ou pour ceux pilotant un engin, le pouvoir de celui-ci. Ces cartes étaient imprimées au dos des blisters ou sur un côté des packagings des 4 véhicules. Inconvénient de la chose : beaucoup ont été découpées, sacrifiant ainsi nombre d'emballages... et d'un autre côté on trouve quand même ces cartes parfois avec certaines figurines en loose, c'est au moins ça de sauvé.

On avait donc une répartition très équilibrée et tout à fait honnête pour une première vague. La seconde vague qui était prévue l'année suivante devait plus que doubler les effectifs, ce qui aurait commencé à donner une vraie gamme étoffée. 18 personnages (avec des boucliers holographiques) et 6 véhicules supplémentaires étaient en effet prévus, et même présentés dans certains catalogues. Et il y avait de belles choses ! Il ne reste hélas que des photos de ces prototypes qui auront fait rêver plus d'un collectionneur, dont voici ci-dessous quelques exemples...

Editions, qualité, rareté...

On trouve aujourd'hui 2 éditions principalement dans nos contrées : la version originale US, et la version canadienne, où tout est écrit en anglais et en français, avec le sous-titre "Chevaliers de la Lueur Magique" (comme dans le bandeau en tête de cet article). En France, c'est cette dernière version qui a été distribuée à l'époque, avec un petit sticker transparent en plus de collé sur les packagings, qui indiquait principalement l'adresse de Hasbro France.

On trouve assez régulièrement des versions encore sous blisters ou boites pour cette petite gamme. Pas tous les jours non plus, mais ce n'est pas très rare. Il faut reconnaître aussi qu'une 12aine d'objets seulement à collectionner, on retombe vite sur les mêmes. Pour des versions canadiennes avec le sticker FR, il faudra tout de même un peu de patience ou de chance... En loose par contre, on en trouve sans problème, à prix plus ou moins abordables. Attention toutefois à ce que les personnages en loose soient complets, car il manque souvent une arme par-ci, un plastron par-là... des pièces plus embêtantes à retrouver seules.

Enfin niveau qualité, c'est tout de même une très belle gamme. Déjà, les illustrations accompagnants les packagings sont superbes, à l'image de ce qui se faisait beaucoup à cette époque. Les jouets en eux même sont de très bonne facture, assez solides, avec beaucoup de détails. Les hologrammes apportent enfin une touche incomparable à cette gamme, et avec les reflets de la lumière, c'est vraiment très réussi ! Un défaut tout de même à signaler : les mains sont un peu trop serrées si bien qu'y mettre la bannière ou certaines armes est assez difficile et il faut forcer pas mal pour y arriver. Ceci dit, pour information, on peut corriger ce défaut avec une petite lime ronde. Hormis ce détail, c'est une gamme qui rend très bien sur une étagère.

Voilà pour cette petite présentation des Visionaries, Knights of the Magical Light, une gamme tombée un peu dans l'oubli, mais qui via ces quelques lignes vous donnera peut-être envie de la (re)découvrir et vous y intéresser un peu plus. A noter enfin que la licence était citée en 2015 aux côtés d'autres licences telles que MASK, G.I Joe ou encore les Micronautes pour former un "Univers" commun (à l'image des Marvelverse ou DCverse). Cela est cependant toujours à l'état de projet à l'heure actuelle, projet qui ne verra peut-être jamais le jour, mais cela est une autre histoire...